Alors que les deux groupes arrivent en vue de Cockenstock, ils aperçoivent un homme qui semble avoir une trentaine d'années, sanglé dans un uniforme en polymère des forces spatiales européennes, encore en bon état, bien que poussiéreux et maculé de quelques taches de stupre et de sang.
Il dévisage les nouveaux arrivants qui se dessinent peu à peu dans son champ de vision, les yeux plissés à cause de l'éclat du Soleil, dévisageant sans aucune gêne les hommes, et encore plus les femmes, ponctuant son inspection de hochements de tête appréciateurs.
L'ingénieux matériel artificiel dont est composé son uniforme semble être doté d'une vie propre, mouvant légèrement selon les mouvements de son propriétaire, moulant à la perfection les courbes de son corps athlétique.
Il tient à la main un étui à cigarette argenté, décoré selon des gravures très XIX ième. Une des sucette à cancer achève de se consummer entre ses lèvres pincées.
Il salue le groupe d'un geste grandiloquent.
Mes amis, soyez les bienvenus à Cockenstock !
Je vois que nous respectons encore cette bonne vieille coutûme française, qui consiste à accueillir les Allemands en ouvrant grand les portes des villes de nos alliés...
Sa voix est quelque peu rauque, mais chaleureuse, malgré l'air froid fixé sur son visage.
Il décoche un coup de pied à l'un des cadavres affalé à ses pieds, décrochant le crâne de la malheureuse victime.
Je commençais à m'ennuyer...comme vous pourrez le constater, je n'ai pas chômé, dans les environs...et j'ai un petit cadeau pour vous !
Il désigne le corps d'une femme, qui lui servait jusqu'à présent d'accoudoir.
Elle a été entièrement dépecée, et un grand sac débordant de charbon a été confectionné avec sa peau.
Cette petite catin a rendu son dernier soupir il y a quelques heures à peine, sous mes caresses aimantes...je crains qu'il ne me faille quelque bras supplémentaires pour porter le butin qu'elle a coltiné...
Mais j'en oublie mes manières !
Je suis celui que les habitants de ce campement appellent Ombre, et je suis votre ami, et votre humble compagnon, si vous le souhaitez, bien sur.
Je ne doute pas que mes goûts quelque peu...particuliers...trouverons un écho positif au milieu de vous, galante compagnie !