L'air se rafraichissait au fur et à mesure que le soleil se cachait derrière l'horizon pour laisser la place à la lune et aux étoiles. Jalal, un peu en retrait par rapport au reste du groupe, commençait tout juste à s'endormir, lorsqu'il aperçut une silhouette féminine dans son plus simple appareil se diriger tranquillement vers lui, nullement génée par sa nudité. Le caractère livide de sa peau était renforcé par le fait qu'elle était frappée par les rayons lunaires.
C'est ainsi que le borgne reconnut Lilith, qui, avec l'aide d'Aaron, lui avait administré une raclée. Mille questions se formèrent dans son esprit sur la raison pour laquelle Lilith venait s'offrir à lui, mais cela faisait longtemps à présent que Jalal n'avait pas eu de rapport sexuel avec quelqu'un ou quelque chose d'autre que sa main, aussi son envie de baiser balaya toute méfiance en lui, ne lui faisant voir à présent qu'une jeune femme nue qu'il allait se faire un plaisir de sauter joyeusement et sauvagement dans les herbes hautes de la prairie. Quand on dit que les hommes ne pensent qu'avec leur bitte...
Lilith arriva à son niveau, et Jalal, alors allongé sur le dos, se redressa sur ses coudes. La jeune femme le dévorait du regard, sans dire un mot comme à son étrange habitude, quand elle se mit à genou pour lui coller sa main dans l'entrejambe, massant le sexe du borgne à travers son pantalon usé par les intempéries. Ce dernier ne se fit pas prier et commença à caresser les seins de Lilith, juste assez gros pour remplir complètement la main de Jalal. De son coté, l'amante d'Aaron commença à déshabiller son partenaire, lui retirant son pantalon, toujours en masturbant le pénis en érection de l'homme qui la tripottait. La main droite de Jalal descendit le long du ventre de la jeune femme pour aller jusqu'à son entrejambe, et deux de ses doigts s'enfoncèrent dans le vagin humide de Lilith, ce qui eu pour effet de lui laisser échapper un petit grognement de plaisir.
Peu à peu, chose rare chez la gothique, un sourrire se dessina sur le visage livide de la brunette, qui ressemblait à celui d'une poupée, illuminé par le clair de lune. Jalal n'y prêta pas attention. Il aurait du. Pour cause, il ne connut jamais la raison de ce sourrire.
Aaron, une branche morte à la main, se glissait lentement et silencieusement derrière Jalal, avant de lui asséna une terrible coup sur la nuque. Le borgne tomba en avant, s'avachissant sur Lilith, inconscient. Cette dernière se mit à lui pomper le dard, jusqu'à ce que la verge se détente et retrouve sa taille normale. Elle regarda alors Aaron, lui adressant un grand sourrire d'enfant émerveillé qui ouvre ses cadeaux de noël. Celui-ci lui retourna son sourrire, attendant que Lilith se dégage de l'étreinte inconsciente de Jalal avant de reprendre son passage à tabac. Tout se passait comme dans un rêve. Les mouvements de Lilith et d'Aaron étaient lents et pourtant emprunts d'assurance, comme si le couple jouait une pièce de théatre longuement répétée auparavant.
Une pluie de coups de branche s'abattit sur le borgne, lui brisant plusieurs côtes, les deux jambes et toutes les articulations du bras droit, avec lequel il avait doigté Lilith. Ayant terminé les préliminaires, Aaron pris dans son sac la pierre aiguisée qui lui servait à la fois d'arme et d'outil pour dépecer les cadavres. Lilith, admirant son homme au travail, se masturbait tranquillement, sentant une onde de plaisir inhumain l'envahir.
Lorsqu'elle vit Aaron saisir ce qui restait du corps du borgne et se tourner vers elle, la jeune femme s'accroupi devant son compagnon, la bouche ouverte. Alors Aaron déchira la gorge de Jalal à l'aide de sa pierre coupante. Le sang gicla et coula à flot, inondant la figure et le corps de Lilith, gouttant à un rythme effréné dans sa bouche. Une vague de plaisir intense faillit noyer définitivement Lilith dans sa folie alors que l'instant qu'elle attendait depuis longtemps se produisait, alors qu'elle sentait le doux nectar couler le long de sa gorge, abreuvant ses désirs monstrueux et produisant les mêmes effets qu'un verre d'absynthe.
Lorsque le flot commença à se tarir, Aaron sortit son sexe en pleine érection et fit couler dessus ce qui restait du sang de Jalal, avant de balancer le cadavre un ou deux mètres plus loin. Lilith se précipita sur la verge de son amant et lécha, suça, aspira jusqu'à ce que plus une goutte de sang n'y reste. Alors la jeune femme et Aaron s'enlacèrent, couverts d'un sang qui n'était pas le leur, et ils s'adonnèrent à un long baiser sanglant et passionné, avant de laisser libre cours à leur sauvage pulsion sexuelle dans la mare rougeâtre où se reflètait l'astre lunaire.